Soutenance de thèse : Brandom et l’autonomie moderne

Chères toutes, chers tous,

J’ai l’honneur de vous annoncer la soutenance de ma thèse de philosophie à l’EHESS intitulée :

 » Robert Brandom, une philosophie des normes sociales pour accomplir le projet d’autonomie des Modernes ? « 

Elle aura lieu le samedi 15 novembre 2025, de 14h à 18h au Campus Condorcet à Aubervilliers, Place du Front populaire (Centre de colloques, Salle polyvalente 50). Elle sera suivie d’un pot. Vous êtes les bienvenus. Afin de faciliter l’organisation de la soutenance, je vous prie de m’indiquer par retour de mail si vous serez présent et si vous souhaitez rester pour le pot.

Le jury est composé de :
– Pierre-Henri CASTEL, Directeur de recherche CNRS, LIER-FYT, Directeur
– Olivier TINLAND, Professeur des universités, Montpellier 3, Rapporteur
– Pierre STEINER, Professeur des universités, Université de Technologie de Compiègne, Rapporteur
– Aude BANDINI, Professeur, Université de Montréal
– Julia CHRIST, Chargée de recherche CNRS, LIER-FYT
– Bruno KARSENTI, Directeur d’études, EHESS, LIER-FYT
– Italo TESTA, Professeur, Université de Parme

Résumé de thèse :

Mon travail explore le lien entre la philosophie sociale du langage et de l’esprit de Brandom et le problème de l’autonomie moderne. Il s’agit de proposer une lecture transversale de Brandom : partir de sa conception sociale de la raison pour en dégager les effets pratiques positifs quant au problème de l’action, de l’individualité et de l’autonomie.

La force de la pensée de Brandom réside, en effet, dans la théorie intégralement sociale de la raison qu’il développe : nos capacités rationnelles se définissent de façon irréductiblement normative, à travers des pratiques de reconnaissance réciproque qui instituent par synthèse à la fois les individus et les groupes auxquels ils appartiennent. L’originalité de ce geste est de saisir la rationalité à partir des dynamiques qui constituent la division du travail conceptuel. C’est ce qui permet, selon moi, de reposer la question de l’autonomie. Car Brandom ne livre pas seulement une théorie sociale de l’objectivité rationnelle : il propose aussi une conception réflexive de la normativité, par laquelle nous prenons conscience de nous-mêmes comme individus autonomes.

Voilà comment je suggère de lire Brandom : il contribue à transformer notre compréhension pratique de l’autonomie, non plus comme un projet largement moral d’auto-législation individuelle, mais comme un processus d’auto-contrainte normative et socialement instituée. Le lien inscrit dans le concept et l’histoire de l’autonomie entre exigence de liberté et exigence de rationalité s’en trouve profondément reconfiguré — pour intégrer une exigence de justice, c’est-à-dire de coexistence intérieure des libertés.

En reconstruisant le passage de Kant à Hegel, Brandom fournit effectivement la philosophie du langage et de l’esprit et la philosophie de l’action nécessaires pour repenser le projet d’autonomie des Modernes comme un accomplissement socio-historique inédit. Toutefois, la thèse défend que le projet de Brandom reste inabouti : s’il est clair qu’il offre une philosophie de l’esprit et de l’action capable de soutenir le projet d’autonomie des Modernes, il ne peut permettre d’accomplir ce projet, faute de pouvoir intégrer systématiquement la différenciation sociale des statuts d’autorité et de responsabilité dans des médiations institutionnelles concrètes. L’autonomie reste donc pensée au niveau éthique seulement, sans pouvoir se porter pleinement jusqu’au niveau politique.

Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site suivant : https://lier-fyt.ehess.fr/evenement/robert-brandom-une-philosophie-des-normes-sociales-pour-accomplir-le-projet-dautonomie

La soutenance pourra également être suivie en visioconférence, via un lien que je vous ferai parvenir si vous en faites la demande.

Au plaisir de vous retrouver lors de la soutenance,

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